Letter 4316a

Tchaikovsky Research
Date 24 January/5 February 1891
Addressed to Frederick Gleason
Where written Frolovskoye
Language French
Autograph Location Chicago (Illinois, USA): The Newberry Library [1]
Publication Чайковский. Сборник статей, p. 160-163 (facsimile), p. 164-167 (French text and Russian translation)

Text and Translation

French text
(original)
English translation
By Brett Langston
Kline, près Moscou
le  24 Janvier
5 Fevrier
 1891

Monsieur!

Je suis on ne peut plus flatté de l'importance que Vous voulez bien attacher à mon opinion en ce qui concerne l'organisation de la Section musicale de la „Columbian Exposition“ de 1893. Cependant je ne saurais Vous cacher qu'il est fort difficile de se prononcer sur cette question sans avoir des notions certaines sur les moyens et les ressources, dont le Comité de l'Exposition dispose. Si celles-ci sont aussi larges et riches qu'on voudrait se l'immaginer quand il s'agit d'une grande entreprise en Amérique, où tout se fait en grand, il y aurait beaucoup de belles choses à faire. On pourrait par exemple organiser une série de concerts et de spectacles liriques consacrée aux produits rècents de toutes les jeunes écoles musicales du monde entier. Certaines de ces écoles possèdent deja un riche repertoire de belles oeuvres d'art empreintes de leur génie national et mériteraient qu'à l'occasion de Votre grande Exposition elles fussent connues et appréciées par le public cosmopolite qui accourera à Chicago, attiré par toutes les merveilles de l'Industrie contemporaine. Mais cela est-il faisable?

Il faudrait faire venir de grandes associations chorales et orchestrales, munies de leur répértoire, de leurs instruments; il faudrait inviter des chanteurs et instrumentistes de premier ordre pour les solos; il faudrait assurer à une grande quantité de musiciens et choristes les frais de voyage et subvenir à leurs besoins pendant un assez long séjour à Chicago; il faudrait un grand local et toute une organisation compliquée pour faire dignement les choses, — enfin, il faudrait beaucoup d'argent et beaucoup de bonne volonté. Cette dernière ne manquera pas, j'en suis certain; mais, quant au coté financier de l'entreprise, je ne saurais juger jusqu'à quel point pourrait on ètre sûr que les sommes nécessaires ne manqueraient pas.

Mais, si les ressources du Comité sont limitées, je crois qu'on pourrait se contenter d'une grande cantate commandée ad hoc à un poète et un musicien du pays et qui serait exécutée le jour de l'inauguration de l'Exposition.

Voila, Monsieur, ce que j'ai à dire sur la question que Vous m'avez posée et sur ce, tout en Vous priant de croire à mes meilleurs sentiments je suis, Monsieur, Votre bien dévoué serviteur,

P. Tschaïkowsky

Klin, near Moscow
  24 January
5 February
 1891

Monsieur!

I am most flattered by the importance you wish to attach to my opinion concerning the organisation of the Musical Section of the "Columbian Exposition" of 1893. However, I cannot conceal from you that it is most difficult to pronounce on this question without having specific ideas of the means and resources at the Exhibition Committee's disposal. If these are as vast and abundant as one would like to imagine when it comes to large enterprises in America, where everything is done on a grand scale, then many good things could be done. One could, for example, organise a series of concerts and lyrical performances devoted to the recent products of youth music schools all over the world. Certain of these schools already possess a rich repertoire of beautiful works of art imbued with their national genius and, on the occasion of your grand exposition, they deserve to become known and appreciated by the cosmopolitan public who will flock to Chicago, attracted by all the wonders of contemporary industry. But is this feasible?

It would be necessary to bring in large choral and orchestral groups, providing them with their repertoire and their instruments; first-rate singers and instrumentalists must be invited for the solos; it would be necessary to reimburse the travel expenses of a large number of musicians and choristers, and to provide their needs during a fairly long stay in Chicago; it would require a large venue and a whole complex organisation to do things properly — ultimately it would take lots of money and lots of goodwill. I am sure the latter shall not be wanting, but as to the financial side of the enterprise, I cannot judge how far one could be sure that the requisite sums shall be available.

But, if the resources of the Committee are limited, I believe that we could content ourselves with a grand cantata commissioned ad hoc from a poet and musician from the country, and which would be performed on the inaugural day of the exposition.

This, Monsieur, is what I have to say on the question that you put to me, whereupon, while asking to be sure of my best regards, I am, Monsieur, your most devoted servant,

P. Tchaikovsky